Avancées technologiques dans le futur

Si les terres rares sont déjà au centre de certaines discussions, notamment écologiques et politiques, leur importance ne cessera d’augmenter au cours des prochaines décennies.
Ainsi, chaque année, de nombreux projets les concernant voient le jour, tel que celui mené par Bill McCallum, un chercheur Américain dont le but est de concevoir des moteurs électriques nécessitants moins de terres rares pour leur construction, avec des performances similaires. 
Le dysprosium est un bon exemple de terre rare coûteuse et polluante mais indispensable aujourd’hui et dont les industries aimeraient pourtant se dispenser. Le sujet des recherches de McCallum est si "brûlant" que le gouvernement des États Unis s’est associé au projet. Cependant, son but n’est pas de rendre la construction de moteurs plus écologique, mais moins coûteuse.

                      

Pour répondre à cette demande croissante de terres rares, certains pays côtiers recherchent des gisements sous-marins de terres rares. Ainsi le Japon dit avoir découvert près d’une de ses îles, des boues contenants de fortes proportions de terres rares. Si cette information se vérifie, elle permettrait au Japon de respirer. En effet ce pays, qui constitue une référence en matière de hautes technologies, est dépendant à 90% des exportations de terres rares depuis la Chine, pays avec lequel ses relations diplomatiques se sont détériorées au cours des dernières années. 
Néanmoins, les spécialistes de la faune et de la flore marine restent sceptiques et pointent du doigt les dégâts que causeraient cette exploitation des fonds marins sur cet écosystème particulièrement fragile.
Afin de réduire l’impact écologique et sanitaire de l’exploitation des terres rares, il est possible de moderniser les installations relatives à l’extraction et au raffinage des terres rares, dans le but de produire moins de déchets et remplacer les poubelles à ciel ouvert d’eaux usées ( contenant des acides et des déchets radioactifs utilisés aujourd’hui en Chine) par des contenants hermétiques et des stations de traitement de ces mêmes déchets.

  De plus, si l’on veut ménager la planète tout en gagnant une certaine autonomie vis à vis de la Chine, la solution la plus alléchante reste le recyclage des terres rares.
Le recyclage des terres rares permettrait aux états aujourd'hui dépendants des exportations de la Chine, de devenir auto suffisants en terres rares, en les extrayant de leurs propres déchets ménagers.
Par exemple au Japon, 200 millions de téléphones portables seraient actuellement inutilisés sans être pour autant recyclés, ce qui représenterait de quoi récolter environ 300 000 tonnes de ces métaux indispensables et de s’assurer ainsi des décennies d'approvisionnement en terres rares tout en restant à l’abri d’une autre baisse des exportations de la Chine.
Cependant, le recyclage des terres rares est extrêmement compliqué. En plus des difficultés de séparation précédemment abordées, il est difficile de savoir exactement quel produit contient des terres rares, dans quelle quantité et dans quel composant électronique. Certaines méthodes sont néanmoins déjà mises en oeuvre. En effet, l’usine de Rhodia, connue pour être la plus grande usine d’extraction de terres rares pendant les années 1960, a commencé en 2012  à recycler les terres rares utilisées dans les lampes fluorescentes. Le procédé est complexe et nécessite l’utilisation d’acides. Mais on peut espérer que, dans le futur, des procédés permettront de recycler les terres rares en grande quantité sans que cela produise des déchets toxiques.
 Ainsi, le projet CYTER est arrivé à la tête du concours mondial de l'innovation créé en 2013 et qui récompense des projets prometteurs pour la France. Le projet CYTER (reCYclage de TErres Rares) a pour but de recycler des terres rares sans recourir à l'utilisation d'acides.

En plus de la mise en place du recyclage des terres rares, nous pouvons espérer que des méthodes innovantes permettant d’extraire et de séparer les terres rares de façon plus propre, soient trouvées. Cela permettrait de réduire la pollution environnementale des terres rares, ce qui est actuellement un problème important.
    D’autres éléments pourraient également être utilisés pour remplacer les terres rares : le graphène, un cristal de carbone, pourrait permettre de doubler la capacité des batteries de voitures électriques actuelles, et de les charger plus rapidement. Cela réduirait la consommation de terres rares et donc la pollution qu’elle entraine.
    De plus, dans le futur, de nouvelles mines s'ouvriront. Suite à des recherches, des gisements importants de terres rares viennent d'être découverts à Ngualla en Tanzanie, et l'exploitation devrait commencer en 2017. A Kvanejfeld au Groënland également l’ouverture d’une mine est en cours. D’autres mines risquent aussi de se mettre à produire des terres rares, ce qui pourrait créer de nouvelles pollutions. Par ailleurs, des scientifiques sont en train de rechercher des moyens d’extraire les terres rares des fonds océaniques. En effet, certains fonds en regorgent :”Une seule zone d’un kilomètre carré entourant l'un des sites de prélèvement pourrait satisfaire, à elle seule, un cinquième de la consommation annuelle mondiale de ces éléments” selon Yasuhiro Kato professeur des Sciences de la terre de l’Université de Tokyo. Cela aurait donc un impact très important, en permettant de produire une grande quantité de terres rares. La France possède de grands espaces océaniques, les ZEE, qu’elle pourrait utiliser pour extraire des terres rares et ainsi ne plus dépendre de la Chine pour son approvisionnement en matières premières stratégiques, la France étant aujourd'hui l'un des plus grands importateurs de terres rares au monde.

la France propriétaire du deuxième espace maritime mondial,
Source :
 euromedcapital.wordpress.com
   
Cependant, l’extraction des terres rares en océan risque d’être compliquée et non donc non viable économiquement avant plusieurs années. De plus, la pollution engendrée, question que nous avons déjà abordé, aurait des impacts encore plus importants, vu la fragilité des écosystèmes marins.